Actualité publiée le 10 octobre 2019
La France s’engage enfin dans une démarche d’expérimentation du cannabis thérapeutique ; comme de nombreux pays de l’union européenne l’ont fait avant elle. Les essais sur le cannabis thérapeutique pourront, selon le député Olivier Véran (1), débuter au printemps 2020.
En 2018 déjà, l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) avait mis en place un comité scientifique en charge d’évaluer la possibilité de la mise en place du cannabis thérapeutique en France. Ce Comité Scientifique Spécialisé Temporaire était chargé de vérifier la faisabilité d’un tel projet, son intérêt thérapeutique tout en s’inspirant de l’expérience d’autres pays dans le domaine.
Après une année à étudier le sujet, ce comité d’experts a rendu son analyse à l’ANSM qui a par la suite donné son feu vert pour la mise en place de l’expérimentation.
Qui pourra en bénéficier ?
Le cannabis thérapeutique devrait concerner les patients dits en « impasse thérapeutique » et souffrant de douleurs neuropathiques, de certaines formes d’épilepsie, de pathologies du système nerveux central comme la sclérose en plaques… Cette expérimentation pourra également concerner les symptômes liés aux traitements en oncologie, ou encore lors des soins palliatifs.
Quelques milliers de patients pourront participer à cet essai ; tout au long de l’expérimentation, les participants volontaires feront l’objet d’un suivi régulier de la part des professionnels de santé.
Comment sera mis en place l’expérimentation ?
L’expérimentation qui devrait durer 2 ans, permettra de poser les bases pour une éventuelle autorisation du cannabis thérapeutique dans le domaine médical. Ces essais permettront la mise en place d’un cadre efficace, déterminant le processus de prescription ainsi que les canaux de distribution de ce nouveau « médicament ».
Le test mettra à contribution des médecins volontaires qui auront préalablement suivis une formation en ligne. Les premières prescriptions seront réalisées par des médecins spécialistes dans les domaines concernés par cette expérimentation ; une fois le traitement ajusté aux besoins du patient, le médecin traitant pourrait prendre le relais pour les prescriptions futures.
Du cannabis thérapeutique, mais sous quelle forme ?
Le cannabis médical ne sera pas prescrit pour être fumé bien entendu, mais pourra prendre différentes formes en fonction des besoins et du profil des patients : huiles, gélules, tisanes, fleurs séchées à vaporiser…
L’anecdote du Professeur CBD
« La vaporisation des fleurs de chanvre est une pratique permettant d’optimiser la biodisponibilité des cannabinoïdes (CBD, THC…) grâce à l’inhalation, tout en évitant la combustion et les impacts négatifs qui en résultent. La vaporisation nécessite un vaporisateur spécifique à ne pas confondre avec les cigarettes électroniques destinées au vapotage. »
Les produits proposés aux patients pourront contenir du CBD ainsi que du THC dans des proportions propres à chacun ; ces deux cannabinoïdes n’ayant pas les mêmes applications, ce sera au spécialiste prescripteur de proposer le dosage le plus adapté en fonction de la pathologie du patient. Grâce au suivi régulier des patients, les spécialistes pourront adapter le dosage au mieux, toujours dans l’intérêt du patient et en accord avec son ressenti personnel.
Plusieurs pays en Europe autorisent déjà l’utilisation du cannabis thérapeutique dans le cadre médical ; en France, une méfiance tenace envers les produits dérivés du cannabis empêche encore d’entrevoir les multiples possibilités que cette plante peu apporter à la médecine. Avec cette expérimentation, la France semble résolue à rattraper son retard au point de vue international, cela permettra également aux patients déjà consommateurs de cannabis de pouvoir se soigner en toute légalité.
Références :
(1) 20minutes.fr/sante/2625055-20191010-cannabis-therapeutique-experimentation-va-permettre-voir-si-efficace-soulager-certains-patients-explique-olivier-veran