Les bienfaits du CBD, un thème très encadré
Comment pouvoir dévoiler les bienfaits du CBD ?
Deux enjeux doivent être traités afin que l’on puisse aborder pleinement et sereinement le sujet des bienfaits du CBD :
- Que les recherches sur le CBD aboutissent à des résultats probants, scientifiquement avérés sur les propriétés de la molécule.
- Que les instances du pouvoir exécutif, législatif et judiciaire s’adaptent, tour à tour, à chacune des propriétés scientifiquement avérées du CBD, afin de proposer les modifications adéquates dans leurs domaines de compétence respectives.
De ces enjeux dépend la possibilité de mettre en valeur, le cas échéant et sans précaution superflue, les allégations thérapeutiques du CBD et des produits qui en contiennent.
La divulgation des bienfaits du CBD entravée
De nombreux médecins et législateurs craignent qu’admettre le potentiel thérapeutique du CBD conduise à la légalisation du chanvre (cannabis) par la suite. Voilà pourquoi les conclusions de nombreuses recherches sur le CBD ne font pas encore l’objet d’études complémentaires afin d’être confirmées. Il faut pourtant bien que des instances officielles acceptent de mener des études scientifiques sur le CBD pour pouvoir, le cas échéant, confirmer ses bienfaits et envisager ses éventuelles applications thérapeutiques.
Ce que dit la loi française sur les bienfaits du CBD
La Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA) précise, dans sa mise au point du 11 juin 2018 :
« Par ailleurs, il est rappelé qu’en France, les seuls produits contenant des tétrahydrocannabinols et du CBD pouvant revendiquer des allégations thérapeutiques sont les médicaments autorisés par l’ANSM ou la Commission européenne sur la base d’un dossier évalué selon des critères scientifiques de qualité, sécurité et efficacité. Le non-respect de cette réglementation est passible de sanctions pénales.
Enfin, certaines publicités en faveur de produits contenant du CBD entretiennent une confusion entre le cannabis et le CBD et font ainsi la promotion du cannabis. Cette pratique est susceptible de constituer l’infraction pénale de provocation à l’usage de stupéfiant. »
Ces maladies contre lesquelles le CBD est déjà utilisé
Actuellement, deux médicaments qui contiennent du CBD peuvent être prescrits en France. Ce qui induit que certains bienfaits sont déjà bel et bien attribués à cette molécule.
Contre la sclérose en plaque
Le Sativex contient à la fois du THC et du CBD, il est utilisé pour traiter les patients atteints de sclérose en plaques. Mais ce médicament n’est pas vendu en pharmacie dans l’hexagone, à cause d’un désaccord sur les prix entre le Comité économique des produits de santé (CEPS) et l’entreprise pharmaceutique Almirall.
Plusieurs études confortent l’idée d’une action concrète du CBD contre cette maladie :
- Neurobiology of Disease, en novembre 2013.
- Journal of Pharmaceutical Sciences, en janvier 2016.
- Epilepsia, en octobre 2016.
Contre l’épilepsie
Il faut obtenir une autorisation temporaire d’utilisation par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) pour se voir prescrire de l’Epidiolex. Cet autre médicament, qui contient également du CBD mais pas de THC, est recommandé pour le traitement de certains cas précis d’épilepsie.
Des publications dans la revue Epilepsia en mars et en mai 2014 évoquent le CBD comme traitement potentiel de formes graves d’épilepsie. Un article du New England Journal of Medicine paru en mai 2017 arrive à ce même constat.
Ces bienfaits que les chercheurs attribuent au CBD
Des recherches concluent que le CBD pourrait apporter des réponses thérapeutiques. Voici une liste des maux contre lesquels cette molécule pourrait être utilisée.
L’anecdote du Professeur CBD
« Il est conseillé de parler avec un médecin pour envisager de prendre du CBD en complément d’un traitement. Cependant, le corps médical reste encore trop peu renseigné, voir souvent fermé sur le sujet »
Contre la douleur et certaines inflammations
Plusieurs recherches attribuent des propriétés analgésiques et anti-inflammatoires au CBD. Ces conclusions ont été publiées par :
- Free Radical Biology and Medicine, en septembre 2011.
- PLOS One, en 2011.
- Douleur et analgésie, en juin 2012.
- Bioorganic & Medicinal Chemistry, en 2015.
- European Journal of Pain, en juillet 2016.
Contre le stress, l’anxiété, la dépression et l’insomnie
La CBD pourrait faire office d’anxiolytique, selon certaines études. Voici des publications dans lesquelles cette molécule est citée comme remède potentiel à l’anxiété et à ses différentes manifestations :
- Neuropsychopharmacology, en mai 2011
- Revista Brasileira de Psiquiatria, en juin 2012.
- CNS & Neurological Disorders, en août 2014.
- Neuropharmacology, en octobre 2015.
- Journal of the American Society for Experimental NeuroTherapeutics, en septembre 2015.
- Current Neuropharmacology, en mai 2016.
Contre la psychose
Plusieurs études s’intéressent à l’éventualité d’une action antipsychotique du CBD. Cette molécule pourrait aider à lutter contre la désorganisation de la pensée et les délires, selon des publications dans les revues suivantes :
Contre les troubles neurologiques et neuropsychiatriques
Le CBD pourrait intervenir dans les traitements contre la dégénérescence neuronale comme celle de la maladie d’Alzheimer. Ces conclusions sont communément rapportées dans diverses publications :
- Phytotherapy Research, en octobre 2008.
- Molecular Pharmacology, en février 2011.
- Pharmacological Research, en février 2016.
Contre les rhumatismes
Les traitements contre l’arthrose, l’arthrite et les fractures osseuses pourraient être améliorés grâce au CBD. Ce que rapportent des articles dans les publications suivantes :
- Proceedings of the National Academy of Sciences of the USA, en août 2000.
- Frontiers in Endocrinology, en novembre 2012.
- PLOS One, en novembre 2013
- Journal of Bone and mineral research, en mars 2015.
- European Journal of Pain, en octobre 2015.
Contre les nausées et les vomissements
On attribue déjà des propriétés antiémétiques au THC, l’autre principe actif majeur du chanvre. Le Marinol, un médicament qui en contient, est prescriptible pour ce type de désagréments à la suite de chimiothérapies. Cependant, le CBD pourrait aussi avoir un effet contre les nausées et les vomissements, selon des études publiées dans le British Journal of Pharmacology en décembre 2010 et en août 2011.
Contre le cancer
Le CBD pourrait traiter efficacement certaines tumeurs cancéreuses. Les publications de plusieurs revues scientifiques font état de cette opportunité :
- Molecular Cancer Therapeutics, en juillet 2011.
- Breast Cancer Research and Treatment, en août 2011.
- British Journal of Pharmacology, en mai 2012.
Contre le diabète
Des traitements contre le diabète pourraient bénéficier d’un apport de CBD, selon plusieurs articles de recherche :
- Autoimunity, en avril 2006
- Current Pharmacogenomics and Personalized Medicine, en septembre 2009.
- Journal of the American College of Cardiology, en décembre 2010.
Contre les problèmes de foie
Le CBD permettrait de surmonter certains problèmes de foie, d’après des articles publiés par :
- Free Radical Biology & Medicine, en mars 2014.
- Mediators of Inflammation, en avril 2015.
Contre l’acné
Certains problèmes de peau pourraient être traités avec du CBD. C’est notamment le cas de l’acné, selon les publications suivantes :
- Journal of Clinical Investigation, en juillet 2014.
- Experimental Dermatology, en avril 2016.
Contre les comportements addictifs
Selon plusieurs revues scientifiques, le CBD aurait la propriété d’inverser certains effets de dépendance. Il pourrait donc intervenir comme traitements dans des processus de sevrage, comme le précisent des articles dans :
- Addictive Behaviors, en avril 2013.
- Substance Abuse : Research and Treatment, en mai 2015.
- Neurotherapeutics, en octobre 2015.
Quelles perspectives pour pouvoir exploiter les bienfaits du CBD ?
Des institutions internationales pour faire bouger les lignes ?
Il est possible que la méfiance de certains pays comme la France à l’égard du CBD puisse être influencée par la position d’institutions internationales reconnues. Ce qui a déjà été le cas lorsque l’Agence mondiale antidopage (AMA) a sorti le CBD de la liste des produits dopants, en 2018.
La réunion du Comité de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) d’experts de la pharmacodépendance (ECDD) qui s’est tenue en juin 2018 a arrêté l’avis suivant sur le CBD :
« Les applications thérapeutiques du CBD font l’objet de recherches pour diverses utilisations cliniques. (…) Le cannabidiol (CBD) n’est pas spécifiquement inscrit dans les tableaux des Conventions internationales des Nations Unies relatives au contrôle des drogues. »
Cependant, cette même organisation rappelait dans un questions-réponses de décembre 2017 :
« La non-classification d’une substance signifie qu’elle n’est pas placée sous contrôle international strict, y compris pour la production et l’approvisionnement. La définition de son statut juridique dans les pays relève des législateurs nationaux. Certains pays ont assoupli les réglementations relatives au cannabidiol afin de considérer les produits qui en contiennent comme des produits médicaux. Il s’agit notamment de l’Australie, du Canada, des États-Unis d’Amérique, du Royaume-Uni et de la Suisse. »
La position française n’est donc pas encore alignée sur celle des pays qui reconnaissent des bienfaits thérapeutiques au CBD. Elle garde pour le moment le même principe de précaution que l’OMS qui concluent cet échange sur le CBD par :
« [Il] pourrait être utilisé à des fins médicales, mais d’autres éléments de preuve restent nécessaires. »
Compter sur la persévérance des chercheurs sur le CBD
En juillet 2019, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a validé une expérimentation du cannabis thérapeutique en France. Ce qui pourrait déboucher sur une meilleure acceptation envers les principes actifs de cette plante, dont le CBD fait partie.
Cela pourrait aussi permettre d’affirmer enfin une position claire sur le CBD : que les conclusions croisées des différentes études puissent être considérées comme ayant une vraie valeur au lieu d’alimenter indéfiniment le principe de précaution.
L’expérimentation du CBD, levier pour convaincre l’opinion publique
Le marché du CBD se développe en France. L’intérêt croissant qu’il suscite n’est sûrement pas dû au hasard. Certains consommateurs affirment déjà l’utiliser pour des raisons thérapeutiques. Cela pourrait aussi inciter les autorités compétentes à confirmer des bienfaits du CBD.
L’anecdote du Professeur CBD
« La démocratisation des produits au CBD participe déjà de la validation de certains effets de la molécule dans l’opinion publique. A terme, les bienfaits du CBD ressentis par de nombreux consommateurs pourraient être reconnus et davantage exploités sur le plan thérapeutique »